FACTEURS DE BIEN-ÊTRE CHEZ LE CHIEN


Éthologie canine, Thérapies / dimanche, janvier 16th, 2022
 
Avant de mettre en place un plan de modification comportementale, il y a plusieurs facteurs de bien-être à évaluer. Améliorer le bien-être de l’animal qui présente des comportements problématiques favorisera le succès du travail qui sera mis en place. Voici ce qu’on peut évaluer avant de commencer une modification comportementale – ou à n’importe quel moment. Ces facteurs de bien-être nous permettent de nous assurer que les besoins fondamentaux de l’animal sont constamment évalués et que nous faisons le nécessaire pour les combler. Vous verrez qu’ils sont tous plus ou moins liés pour former un équilibre.
 

 

Besoins physiologiques, alimentation et santé

 
Avant de débuter une analyse comportementale, il est important d’évaluer la santé de l’animal. Certains comportements peuvent être causés par des problèmes de santé, notamment s’il y a des douleurs. Certains troubles émotionnels peuvent accentuer des douleurs. Les deux sont donc fortement liés. Dans l’idéal, il faudrait systématiquement faire un bilan de santé avant d’entamer une thérapie comportementale – surtout, quand ça implique de l’agressivité.
 
Le sommeil est également un facteur de bien-etre très imporant, qui n’est pas toujours pris en compte. Un sommeil de qualité apaise et restaure un équilibre dans le système nerveux central ; ce qui permet notamment d’améliorer les capacités cognitives (concentration, mémoire…) pour favoriser l’apprentissage. Dormir est un besoin fondamental et il est important de nous assurer que nos animaux ont une bonne qualité de sommeil ; ils dorment suffisamment, ils ne sont pas interrompus, ils ne sont pas agités… C’est d’autant plus important pour les chiens qui vivent des expériences émotionnelles difficiles quotidiennement.
 
Il en va de même pour l’alimentation, qui influence beaucoup l’équilibre physique et émotionnel. Un spécialiste de la nutrition canine peut nous conseiller sur l’alimentation la plus adaptée.
 

Expression des comportements normaux de l’espèce

 
Chaque espèce animale a des besoins comportementaux qui lui sont propres. Malheureusement, certains comportements normaux peuvent être considérés comme inappropriés/problématiques par l’humain – on fait d’ailleurs souvent référence à des « bêtises ». Ces comportements sont punis (on cherche à réduire leur fréquence), alors qu’ils sont l’expression d’un besoin. Par exemple, on réprimande un chien qui mordille les meubles. S’il n’a pas la possibilité de répondre à son besoin de mastication, il ressentira très certainement beaucoup de frustration ou d’autres émotions à valence négative.
 
Empêcher un animal d’exprimer ses besoins comportementaux peut fortement impacter son bien-être. A contrario, acquérir des connaissances en éthologie canine nous permet d’identifier les comportements normaux et de lui permettre de les exprimer.
 

Environnement optimisé pour le bien-être

 
La gestion environnementale, au domicile comme à l’extérieur, influence beaucoup le bien-être du chien au quotidien. Il s’agit principalement de s’assurer que l’animal y est à l’aise, qu’il ne ressent pas de détresse émotionnelle, qu’il se sent en sécurité et qu’il a des espaces de choix. C’est un facteur central qui influence tous les autres critères de bien-être. Par exemple, l’enrichissement du milieu favorise l’expression des comportements naturels et les expériences émotionnelles positives. La gestion environnementale permet également de gérer l’exposition aux stimuli aversifs et de favoriser un sommeil de qualité.
 

Expériences émotionnelles positives

 
C’est quelque chose qui paraît logique pour beaucoup, mais il me semble important de le rappeler. Vivre des expériences qui génèrent des émotions à valence positive influence fortement le bien-être de l’animal. Non seulement ces expériences procurent du plaisir, mais elles peuvent également améliorer l’apprentissage, la confiance et l’optimisme de l’animal, ainsi que sa relation avec le gardien. Le système de récompense est activé grâce aux activités que le chien aime faire, à l’apprentssages et tout qui le fait gagner ; se promener, des activités sportives adaptées à ses besoins, des séances de travail avec le gardien, du jeu, et la possibilité d’exprimer des comportements normaux pour l’espèce…
 

Gestion des stimuli aversifs

 
Certains problèmes de comportement sont directement causés par des stimuli identifiés. Par exemple, un chien se montrera agressif à chaque fois qu’il croise un congénère. La modification comportementale impliquera une meilleure gestion émotionnelle et des stratégies permettant de diminuer la fréquence des comportements problématiques. Pour cela, l’exposition aux stimuli aversifs doit être maîtrisée, d’une manière ou d’une autre.
 
Éviter d’exposer les animaux à ces stimuli, le temps de mettre en place un protocole de gestion, permettra d’éviter que ces comportements continuent de se renforcer. Cela limite également les expériences émotionnelles négatives, qui ne permettent pas à un animal d’utiliser ses capacités cognitives de manière optimale. Il est donc important d’identifier ces stimuli aversifs et de réfléchir à différentes stratégies de gestion qui éviteront une exposition intense et chronique.
 

Communication bienveillante et valorisante

 
La relation entre l’humain et son chien est primordiale pour bien mener une modification comportementale. Elle influence grandement le bien-être de l’animal, positivement comme négativement. Le chien est un être sensible, qui ressent des émotions et qui sait particulièrement bien comprendre celles de l’humain.
 
Les réprimandes, la punition et les brutalités sont à proscrire si on veut éviter les conflits relationnels. Une communication cohérente, qui plus est bienveillante et valorisante (encouragements, récompenses, soutien, « baby talk »…), renforcera le lien et la confiance, ce qui facilitera le succès du travail que l’humain mettra en place pour aider son compagnon.
 


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