Voici la suite de l’article sur le phénomène d’empilement des déclencheurs. Si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à le faire avant de lire celui-ci. Pour résumer, l’empilement des déclencheurs, caractérise de petits événements à la suite qui font monter le stress d’un individu (animal ou humain) jusqu’à ce que cela explose avec une réaction plus ou moins intense. Comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les conseils suivants pourront vous aider à éviter que ce phénomène se produise
Bien connaître le langage canin
Bien le connaître et bien identifier ses insécurités est important lorsqu’on vit avec un chien. Je crois qu’il est très difficile de réussir cela sans bien connaître le langage canin; les signaux communicatifs, les signes de stress, la signification des postures corporelles, les signaux d’apaisement.
Un exemple : savez-vous qu’une queue qui remue n’est pas forcément un signe de joie ? C’est ce que pensent beaucoup de gens… C’est avant tout une indication qu’il se passe quelque chose au plan émotionnel, mais différents mouvements de queue sont associés à différentes émotions.
Dans certains contextes, un simple mouvement des oreilles, des muscles faciaux qui se contractent, un changement de posture… peuvent nous donner une indication de ce que ressent le chien, notamment face à un stimulus. Je ne peux que vous inviter à essayer d’en apprendre le plus possible pour mieux décrypter votre chien. Achetez des livres, regardez des vidéos, lisez des blogs…
Reconnaître les déclencheurs
Certains déclencheurs sont flagrants et d’autres, plus difficiles à identifier. Dans certains cas, les événements stressants pour nos chiens ne sont pas toujours perceptibles. Par exemple, un bruit fort et soudain, une personne avec une démarche étrange, un véhicule rapide, la chaleur, la foule, une douleur, le fait de marcher sur une grille, etc. Tout cela peut remplir le vase/seau du chien et générer des réactions intenses; qu’on qualifie couramment de réactivité. Sachez également, que les événements avant la balade peuvent remplir le seau; vous avez passé l’aspirateur avant de sortir et votre chien en a peur, il est probablement déjà stressé.
Observez bien les réactions de votre chien dans divers contextes et face à différents stimuli dans l’environnement. Observez-le tout au long de vos promenades. Si ça peut vous aider, faites une liste pour mieux comprendre et gérer l’environnement.
Limiter son exposition aux déclencheurs
Particulièrement pour les déclencheurs les plus importants. Ce qui veut dire que si votre chien a peur des gens, respectez son besoin de prendre de la distance avec les gens. S’il apprend à se sentir en sécurité avec des gens à distance, cela l’aidera à gérer ses peurs.
L’important est de faire en sorte que ces déclencheurs soient de faible intensité (à distance par exemple), afin d’aider le chien à s’y habituer progressivement. C’est de la gestion environnementale dans la majorité des cas; pour que son environnement soit le plus agréable possible.
N’hésitez pas à faire un détour, demi-tour, des écarts ou à divertir votre chien si vous sentez qu’il risque de déclencher une réaction intense face à quelque chose ou quelqu’un. Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque expérience négative renforce les réactions émotionnelles et comportementales en question. Il ne faut surtout pas croire que forcer un animal à faire face à sa peur va l’aider… c’est très rare que ce soit le cas.
Savoir s’arrêter à temps
Votre chien déclenche des réactions intenses à la vue de ses congénères ? Lorsque vous faites un travail pour l’aider à mieux les tolérer, vous devez toujours vous arrêter avant « celui de trop ». C’est une erreur courante, qu’il m’est souvent arrivé de faire… Tout se passe bien alors on pousse un peu plus: « On va faire un dernier croisement »… et c’était le croisement de trop.
Si vous sentez que votre chien monte en tension, il faut arrêter et le ramener au calme (voir paragraphe suivant). Si vous faites un travail sur certains déclencheurs, n’en faites pas trop à chaque séance pour rester sur une réussite et une expérience positive. Si les promenades longues sont éprouvantes, réduisez-les ou trouvez des lieux plus calmes et relaxants.
Avoir des stratégies pour l’apaisement
Il y a de nombreuses choses qui peuvent apaiser un chien; selon son caractère, ses préférences, ses besoins, et même, les caractéristiques de la race. Parmi les plus apaisantes: mâchouiller, lécher, sentir, s’allonger, jouer, se faire caresser… à vous d’identifier ce que votre chien préfère faire pour se relaxer.
De manière générale, sentir des odeurs abaisse la fréquence cardiaque et relaxe beaucoup l’animal. Il y a un coup de stress, orientez-le vers une zone où il y a des odeurs (sur les troncs d’arbres, les haies, les bords de chemins…). Promenez-vous avec un tapis de léchage ou un Kong dans votre sac, éparpillez des friandises au sol dans un coin calme, posez-vous dans un coin et attendez qu’il se calme… Et parfois, si votre chien a subit beaucoup de stress, une journée au calme sans promenade, avec des activités relaxantes à la maison, peut être une bonne chose.
Géraldine Merry, Comportementaliste
ARTICLES SIMILAIRES:
L’EMPILEMENT DES DÉCLENCHEURS (1/2)
L’EMPILEMENT DES DÉCLENCHEURS (1/2)