Vous connaissez sûrement la règle « 3-3-3 » pour les chiens nouvellement adoptés. Il leur faut 3 jours pour décompresser, 3 semaines pour comprendre la routine du nouveau foyer et 3 mois pour se sentir bien chez eux. Bien évidemment, ce n’est pas aussi rigide, mais c’est un concept qui permet de comprendre que le chien a besoin de temps pour s’adapter. Ces chiffres peuvent d’ailleurs être multipliés pour les chiens qui ont vécu des expériences difficiles, qui ont passé beaucoup de temps en refuge ou ceux qui n’ont jamais connu la vie dans un environnement familial, comme beaucoup de roumains.
Changements de vie et stress
Quelle que soit son origine, son âge, son expérience et sa résilience émotionnelle, un chien nouvellement adopté passe par de grands changements de vie. Il doit s’adapter à un nouvel environnement, à tous les stimuli qui y sont associés, aux personnes qui vivent dans ce foyer et leur routine. Mais surtout, il ne comprend certainement pas ce qui lui arrive. Ces changements et cette adaptation causent du stress qui sera entretenu par chaque challenge. S’adapter à son environnement de vie lui demande beaucoup d’énergie et trop le stimuler risque fortement d’augmenter son stress.
Bien que le stress est une réponse adaptative normale face à des challenges environnementaux, il peut être néfaste pour le bien-être de l’animal s’il est très intense et/ou prolongé. Il empêche l’analyse et le traitement de l’information par le cerveau, et interfère avec l’apprentissage. Un stress élevé et/ou prolongé peut sensibiliser le système de gestion du stress de l’animal, qui activera ces réponses de plus en plus fréquemment et rapidement. Parfois, sans menace réelle.
Il est donc essentiel de limiter le stress vécu par l’animal pour éviter une hyperréactivité et une hypersensibilité émotionnelle, qui pourraient générer des problèmes de comportement. Pour cela, il est important de ne pas trop le stimuler, d’éviter les situations imprévisibles et de ne pas générer d’expérience nécessitant beaucoup d’efforts pour s’adapter – en dehors de l’adaptation à son nouveau foyer qui lui demande déjà beaucoup d’énergie. Il est nécessaire de lui permettre de bien décompresser. Beaucoup de repos et du calme sont essentiels pour récupérer l’energie dépensée. On reste à la maison, on fait des balades calmes et/ou courtes, on ne l’emmène pas partout, on ne fait pas de grande fête à la maison, on limite les stimuli potentiellement stressants comme les bruits.
Intégrer une routine dans sa vie
Pour l’aider dans son adaptation, un chien peut bénéficier d’une routine prévisible et cohérente. Cela limitera son stress et lui permettra de prendre ses marques plus rapidement. Il est donc important d’éviter d’exposer votre chien à trop de changements. Par exemple, si vous avez prévu de partir en vacances ou que vous allez recevoir du monde chez vous, il est préférable d’intégrer votre nouveau compagnon dans votre foyer après ces événements.
Si les changements sont inévitables, comme la reprise du travail après quelques jours de congés pour s’occuper du chien, il est conseillé de les introduire progressivement. On peut le sortir aux heures auxquelles il sortira pendant les jours de travail. On peut également intégrer des absences progressivement, en commençant avec des absences très courtes.
Prendre son temps pour créer un lien
Beaucoup de gens semblent penser que le lien avec leur nouveau compagnon est créé dès l’adoption. C’est peut-être parce que le chien est généralement perçu comme un être inconditionnellement loyal. Néanmoins, créer un lien de confiance nécessite du temps, des expériences positives, une bonne communication, de l’écoute, de la cohérence dans les attitudes. Cela ne se fait pas en quelques heures. C’est particulièrement vrai pour des chiens qui n’ont jamais eu l’opportunité de créer un lien avec un humain auparavant, comme beaucoup de chiens des rues.
La communication avec un chien nouvellement adopté peut être difficile et il n’est pas rare d’entendre les adoptants se plaindre qu’il n’écoute pas, qu’il ne répond pas au rappel ou à d’autres demandes. Cela n’a rien de surprenant, car cette communication s’apprend, pour l’humain comme le chien. Tant que la coopération n’est pas renforcée, il ne faut pas compter dessus. Par exemple, il vaut mieux éviter de le lâcher en promenade pendant plusieurs semaines. Le rappel ne sera pas fiable et le chien n’aura peut-être pas d’intérêt à revenir. Beaucoup de chiens sont perdus durant la période post-adoption et les adoptants ont parfois du mal à les récupérer.
Ces conseils vous permettent de réfléchir à ce que vous pouvez faire pour aider votre nouveau compagnon à bien s’adapter. Il peut grandement bénéficier de calme et de repos pour décompresser, d’une routine, de changements intégrés progressivement et de tolérance concernant les difficultés de communication. Les comportements du chien pendant cette période ne reflètent pas toujours ceux qu’il exprimera une fois qu’il aura pris ses marques. Certains chiens sont très inhibés alors que d’autres sont très agités. Le stress de l’adaptation n’est pas vécu de la même manière par tous les chiens. La patience est donc de mise.
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